Actuel – 18.07.2016

Attention aux images de personnes décédées

Sans l’accord de sa famille, les images d’un mort ne peuvent être publiées. C’est ce qui ressort de la prise de position du Conseil suisse de la presse qui rappelle qu’Internet « n’est pas un libre-service de photos de particuliers ». Retour sur le cas d’un article publié par le « Blick ». Par Sylvain Bolt.

Un soldat avait trouvé la mort lors d’un exercice militaire. Un drame relaté le 23 septembre 2015 par le « Blick » et « Blick.ch » qui avaient publié un article illustré par des photos du militaire décédé et d’André Blattmann, chef de l’armée.

Le même jour, une plainte est reçue par le Conseil de la presse. L’image avait été reprise sans autorisation du site internet du club sportif du soldat. Une photo ne représentant aucun intérêt public.

Pour sa défense, le journal de boulevard zurichois avait expliqué avoir reçu l’autorisation de reprendre la photo du club sportif en affirmant qu’un mort n’avait pas de sphère privée, y compris au plan de l’éthique des médias.

Le Conseil suisse de la presse est revenu sur le grave accident de car de Sierre pour prendre position. Si on peut admettre que les photos de victimes d’un accident de la route soient montrées, il faut que leur famille ait explicitement donné leur accord. Dans ce cas précis, on ne peut donc pas simplement diffuser des photos de particuliers trouvées sur la Toile.

Demander l’autorisation du club sportif pour publier la photo du militaire décédé n’était donc pas suffisant de la part du « Blick ». Ce dernier, qui s’était entretenu avec les parents de la victime, aurait dû leur demander à eux aussi l’autorisation de publier l’image du soldat, ou renoncer à la publier.

 

Sylvain Bolt

Sylvain Bolt

Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.

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