Actuel – 09.01.2017

Votation: Twitter reflète les opinions

L’étude «Médias et pouvoir d’opinion», publiée ce 9 janvier, s’est intéressée aux opinions diffusées dans les médias et par tweets avant la votation de juin 2015 sur l’initiative en faveur d’un impôt sur les successions. Elle montre que le réseau social appauvrit le débat, mais reflète mieux l’équilibre des avis que la presse.

Selon les chercheurs mandatés par TA-Swiss, pendant la campagne avant cette votation, les médias traditionnels ont donné davantage la parole aux partisans de l’initiative (36% des personnes citées) qu’aux opposants (26%). Sur Twitter, 38% des messages étaient diffusés par des adversaires, contre 18% par des partisans, un équilibre comparable à celui des urnes: l’initiative de la gauche a été rejetée par 71% des voix.

En revanche, le réseau social ne favorise pas la diffusion des arguments. Les chercheurs, qui en ont identifié 42 pour ou contre, observent qu’ils ont été abordés à plus de 95% dans la presse, à la SSR ou sur les sites web affichés par Google. Les utilisateurs de Twitter, par contre, «n’ont mentionné qu’un peu plus de deux tiers des arguments». Et surtout, «la moitié des tweets ne contient aucun argument.»

Conclusions des chercheurs: «Les nouveaux médias permettent à des acteurs politiques et des groupes d’intérêts d’accéder directement au public et de diffuser largement leurs idées. Cet enseignement est à double tranchant pour la démocratie. En effet, cet espace de communication peut être utilisé non seulement par des mouvements citoyens spontanés, mais aussi par des groupes de pression professionnels qui disposent d’une bonne base financière. Il est donc d’autant plus important que les médias établis contrebalancent les positions extrêmes qui y sont exprimées en faisant office d’intermédiaires.»

L’étude TA-Swiss a par ailleurs comparé l’agenda politique des médias traditionnels et des nouveaux médias, et étudié les investissements des médias dans les nouvelles technologies de communication. Elle formule diverses recommandations, appelant fortement à une aide directe de l’Etat aux médias privés, à la manière scandinave. «Un programme d’infrastructure en faveur du journalisme est nécessaire de toute urgence.» EDITO y reviendra dans son numéro 2017/1.

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