Actuel – 16.09.2016

« Affaiblir l’information est une logique suicidaire »

Tamedia annoncera à la fin du mois les économies à faire à 24 Heures et à la Tribune de Genève pour pallier ce que son porte-parole appelle « la forte accélération de la baisse des revenus au sein de la branche cette année ». Un communiqué commun a été publié ce vendredi 16 septembre par la Société des rédacteurs et du personnel de la Tribune de Genève (SDRP) et la Société des collaborateurs de 24 Heures (SDC). « Le personnel des deux titres craint de ne plus avoir désormais les moyens d’assumer sa mission d’information », dit notamment celui-ci. Interview d’Eric Budry, co-président de la SDRP.

Que sait-on des plans de réorganisation du travail qui, selon votre communiqué, sont en phase d’élaboration dans les deux titres ?

On nous annonce une pagination réduite et un transfert de compétences vers le numérique. Une équipe de rédacteurs se chargera d’alimenter le web, une autre fera des synthèses pour la version imprimée du journal. Et les effectifs seront diminués : à la Tribune de Genève, outre quatre départs à la retraite, il y aura des licenciements.

Vous parlez d’une baisse des charges de deux millions de francs par titre, d’où vient ce montant ?

On nous a dit qu’à la fin de l’année, les revenus de la Tribune de Genève auront chuté d’au moins deux millions de francs. Nous ne savons pas ce que ça représente en part de budget, on ne nous répond jamais à cette question. Mais considérant que Tamedia veut maintenir la rentabilité de chacun des journaux, nous en déduisons, par extrapolation, que ce serait l’ordre de grandeur des économies, soit deux millions par journal. Car la direction semble vouloir imposer le même effort aux deux titres.

Quelle autre solution proposez-vous à Tamedia que les réductions de charges ?

Affaiblir l’information n’est pas la bonne réponse, c’est au contraire une logique suicidaire. Tamedia nous demande à nous, journalistes, de trouver des idées pour de nouvelles recettes, en promettant une récompense aux bonnes idées. Mais ce n’est pas notre job ! Le groupe fait de gros bénéfices, il devrait accepter que tous ses titres ne soient pas rentables, au moins à titre transitoire. Il y a d’autres journaux qui ont pu rester ou redevenir rentables.

Une pétition de soutien a été lancée sur change.org

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