Capture d’écran arcinfo.ch

Actuel – 22.01.2018

ArcInfo, deux titres pour un papier

Attendu, le regroupement des deux titres historiques neuchâtelois L’Express et L’Impartial sous une seule bannière «ArcInfo», est officialisé pour le 23 janvier. Si le papier est provisoirement sauvé, ce regroupement des deux titres sous ce nom «numérique» d’ArcInfo est-il le présage de l’annonce de la fin du papier à terme? 

Nommé «ArcInfo» comme sur le web, le titre papier promet «une nouvelle maquette (…) dans l’air du temps, dynamique et agréable au regard».

En 1996 déjà, les deux rédactions neuchâteloises ont été fusionnées. Elles sont réunies au sein de la même entreprise, la Société neuchâteloise de presse depuis 1999. Dès mardi 23 janvier, les deux titres seront réunis sont la même bannière : ArcInfo. Ce nom n’est pas une surprise et n’est pas inconnu non plus. C’est en effet sous ce pseudonyme qu’à partir de 2008, les développements numériques se sont opérés, pour s’imposer auprès des lectrices et lecteurs de Neuchâtel. «Nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution neuchâteloise», s’est réjoui Stéphane Devaux, co-rédacteur en chef du titre. «Car ce 23 janvier ne sera pas un aboutissement, mais le début d’une nouvelle aventure».

«C’est la disparition de deux titres historiques. L’Impartial, ce journal des montagnes neuchâteloises, qui était à l’époque marqué très à gauche (…). Un journal qui rayonnait au-delà des frontières du canton. Et de l’autre L’Express, le plus vieux quotidien en langue français du monde, fondé en 1738, qui était plutôt le journal du littoral, marqué plutôt à droite. Deux quotidiens qui à l’époque s’affrontaient, symboles du conflit entre le haut et le bas du canton de Neuchâtel», a analysé le journaliste de la RTS Julien Guillaume au 19:30.

«Un affrontement qui n’a plus lieu d’être»

«L’affrontement évoqué n’a plus lieu d’être. (…) Subsistaient un peu artificiellement deux titres et avec quelques handicaps. Parce qu’on avait l’impression que l’un devait refléter une vision relativement cantonale, c’était le cas de l’Express et que l’autre restait la voix d’une région, puisque c’était son slogan à l’époque et que cette région se limitait aux montagnes neuchâteloises. Et tout cela était fait avec les mêmes personnes et les mêmes moyens. Donc il y avait un décalage qui ne devait plus exister», a répondu par voie interposée sur les ondes de l’émission Forum le co-rédacteur en chef d’ArcInfo Stéphane Deveau.

La rédaction d’ArcInfo estime que «le papier a encore une raison d’être» et rappelle que 75’000 lecteurs quotidiens sont fidèles aux titres actuels. Elle s’appuie également sur la construction par le groupe ESH Médias (auquel appartient la Société neuchâteloise de presse) d’un nouveau centre d’impression à Monthey (VS), qui ouvrira en janvier 2019 (lire notre article sur la crise des imprimeries dans EDITO 6/2017).

Aucune suppression de postes n’est pour le moment liée à cette réunion en un seul titre. Mais en août dernier, une note interne obtenue par l’ATS évoquait un plan de départ en pré-retraite prévu pour la période 2017-2021, une mesure prise pour atteindre une baisse des effectifs équivalent à une dizaine de postes. Si le papier est provisoirement sauvé, ce regroupement des deux titres sous ce nom «numérique» d’ArcInfo est-il le présage de l’annonce de la fin du papier à terme?

 

Sylvain Bolt

Sylvain Bolt

Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.

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