Actuel – 11.07.2013

Censure du « Point » et de Mediapart: Edito+Klartext signe un appel de solidarité

Un récent arrêt de la cour d’appel de Versailles, ordonnant à deux titres – le « Point « et Mediapart – de supprimer toute citation des fameux «enregistrements Bettencourt» apparaît à de nombreux journalistes en France comme une régression grave de la liberté d’informer. Au cours d’une conférence de presse jeudi 11 juillet 2013 à Paris, Mediapart a lancé un appel international commun signé par des médias – dont « Edito+Klartext » – , syndicats de journalistes ou associations.

Voici le texte de l’appel:

« La liberté de l’information n’est pas un privilège des journalistes mais un droit des citoyens. Dans une démocratie vivante, le pouvoir du peuple souverain suppose le savoir d’un public informé. Etre libre dans ses choix et autonome dans ses décisions nécessite de connaître ce qui est d’intérêt public, c’est-à-dire tout ce qui détermine et conditionne nos vies en société. »

« S’agissant des affaires publiques, la publicité doit donc être la règle et le secret l’exception. Rendre public ce qui est d’intérêt public est toujours légitime, notamment quand le secret protège indûment des injustices et des délits, des atteintes au bien collectif ou aux droits humains. Ainsi la sécurité des Etats ne saurait empêcher la révélation de violations des libertés individuelles, pas plus que la sauvegarde de l’intimité de la la vie privée, impératif par ailleurs légitime, ne saurait être l’alibi d’infractions aux lois communes. »

« C’est pourquoi il importe de défendre les journalistes professionnels, les sources d’information et les lanceurs d’alerte ayant permis la révélation de faits d’intérêt général qui, sans leur travail et leur audace, seraient restés inconnus du public. Les soutenir, c’est protéger et étendre un droit de savoir universel, garantie d’un renforcement de la démocratie mondiale à l’heure de la révolution numérique. »

« Pour toutes ces raisons, nous nous disons solidaires de Mediapart après la récente condamnation lui imposant de censurer, trois ans après leur révélation, ses informations sur le scandale Bettencourt. En signe de protestation, nous faisons désormais nôtres toutes ces informations. Et nous encourageons les médias, les associations, les élus, les citoyens à les reprendre immédiatement et à les diffuser par tous les moyens démocratiques en leur possession. »

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