Des groupes de presse allemands unis contre Google

Google et Facebook dominent outrageusement le marché publicitaire online avec leur accumulation de données, laissant que des miettes à leurs concurrents. Pour lutter contrer les géants, des éditeurs allemands ont décidé de s’unir, en mettant en commun leurs données. Par Sylvain Bolt.

Ils font partie des 8 parmi les 10 plus grands groupes d’édition allemands. Axel Springer ou encore Der Spiegel ont pris l’initiative de mettre en commun les données de leurs lecteurs parmi plus de 1000 sites Internet dont le tabloïd Bild ou d’autres titres majeurs, rapporte le site digiday.com.

C’est la plateforme Emetriq qui passe au crible et nettoie les données, pour créer des segments de qualité de l’audience. Les éditeurs peuvent ensuite utiliser ces données afin de mieux cibler leurs publicités en fonction du public visé.

Il est intéressant de constater que des groupes de presse mettent de côté leur rivalité pour mieux s’armer contre les géants du Net. Pour les éditeurs de cette initiative, l’avantage est qu’ils reçoivent des données segmentées très développées et anonymes d’un panel beaucoup plus large qu’uniquement celui de leur propre marque. Ils peuvent ainsi utiliser ces données pour le fameux CPM (la mesure du coût pour atteindre 1000 lecteurs).

 Un combat inégal ?

Rappelons qu’en Suisse, Swisscom, Ringier et la SSR avaient annoncé en août passé leur alliance dans le domaine publicitaire pour proposer une alternative suisse puissante aux géants américains du secteur, qui représentent environ 50% des parts de marché du secteur de la publicité numérique en Suisse. Cette annonce avait eu l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel déjà chargé des éditeurs, comme déjà relaté précédemment par Edito.

Face aux monstres américains qui dévorent tout, la lutte s’organise dans le paysage médiatique. Le combat semble pourtant inégal. Et à peine commencée, la riposte divise déjà et pourrait faire d’autres victimes collatérales.