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Actuel – 29.08.2018

« Durant 20 ans, les médias ont tous fait la même chose en ligne »

Lors du vernissage du livre «Médias suisses : le virage numérique», écrit par Nicolas Willemin, historien, journaliste et ancien rédacteur en chef L’Express/L’Impartial, une table ronde a été organisée au CFJM sur le thème «Le virage numérique : où vont les médias ?», animée par Grégoire Nappey, ancien rédacteur en chef du Matin. Quelques réactions. 

Serge Michel (Media entrepreneur, grand reporter, ancien directeur adjoint du Monde): «Il y a une différence entre la France et la Suisse. À la base, les groupes de presse familiaux en Suisse amenaient une sécurité, contrairement aux groupes de presse français très intéressés. Mais lors du virage numérique, les groupes suisses se sont diversifiés, sans augmenter leurs rédactions. Les Français ont été alors plus actifs sur le numérique. C’était une question de survie en France, car une rédaction comme Le Figaro savait qu’elle n’allait pas être sauvée par son groupe de presse.»

Nathalie Ducommun (Rédactrice en chef adjointe Actu TV, RTS & cheffe du projet Nouvo): «L’avènement des réseaux sociaux est peut-être le virage dont on devrait plus parler aujourd’hui, plus que les sites internet. Pour la première fois, les médias doivent produire des contenus qui leur échappe. Mais les médias sont arrivés plus prêts avec l’avènement des réseaux sociaux. Cette opportunité de contenus qui pourraient être consommés sur smartphone a été un énorme rafraîchissement pour les rédactions.»

Gaël Hürlimann (Rédacteur en chef du numérique, Le Temps & chef Factory digitale Ringier Axel Springer): » On doit maintenant prendre du recul pour savoir qui on est et à qui on s’adresse. Il faut réfléchir à son identité. Les évènements ou des concerts organisés en rédaction sont le meilleur moyen de faire passer le message à une certaine audience.»

«Les rédacteurs en chef sont devenus des réducteurs en chef» 

Philippe Mottaz

Nathalie Ducommun: «L’interactivité est un facteur-clé. Il faut créer une relation inédite avec notre public. Nous sommes dans une relation de valeurs éditoriales communes, qui font que notre audience partage quelque chose qu’elle trouve crédible. C’est là l’enjeu majeur de l’interactivité.»

Titus Plattner (Chargé de projets d’innovation, Tamedia
& journaliste d’investigation): «Ce n’est pas le journalisme qui est en crise mais le modèle économique. Les grands médias ont les moyens d’investir, pas les petits. Les bons journalistes ne suffisent pas, il faut aussi les moyens techniques pour diffuser les contenus.»

Philippe Mottaz (Journaliste et entrepreneur, ancien directeur de l’information, TSR): «Les rédacteurs en chef sont devenus des réducteurs en chef, avec des préoccupations économiques avant des préoccupations journalistiques.»

Titus Plattner: «Le numérique nous offre des possibilités au niveau de la transparence. On peut expliquer pourquoi on a modifié un article par exemple.»

Serge Michel : «Notre projet (Heidi News) sera sans aide publique et sans pub. C’est plus sain. Deux cas à Genève et à Lausanne ont montré qu’il faut être vigilant avec l’aide publique. On ne fait pas assez d’enquête en Suisse romande, pourquoi une enquête sur un Conseiller d’Etat romand est sortie par une rédaction à Zurich?»

 

 

 

Sylvain Bolt

Sylvain Bolt

Journaliste Web pour Edito.ch/fr. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel.

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