Actuel – 11.06.2013

Julie pouët-pouët alias Clémentine Pinson, journaliste au « Gniolu »

On l’appelait Julie.

PAR CHRISTIAN  CAMPICHE

Derrière ce pseudonyme se cachait Sandra Mamboury, une plume désormais  «pouët-pouët», pour reprendre les propres termes de la chroniqueuse genevoise qui se parodie en jeune retraitée dans un mini-sketch diffusé sur Youtube.

Jusqu’en 2010, Julie a tenu la chronique «L’Encre bleue» à la «Tribune de Genève». Probablement l’espace le plus lu du journal. Aujourd’hui elle publie un petit roman narrant les péripéties d’une pigiste dans une Genève nettement moins «improbable» qu’il n’y paraît au premier abord. Derrière chaque personnage, se cache un alias connu de la République.

Méduse-11.6.phLoyal Débraillet, Arsène Bumont, Tibère Raftule, Sabine Paterno, Rémy Neury, Florent Flûte, Martial Bornheim, Marius Crochepain: vous avez cru reconnaître des stars médiatiques du bout du lac? Vous vous tromperez d’autant moins qu’ils sont toujours de ce monde et actifs, longue vie à eux. Les patronymes réels sont réservés aux illustres disparus. Le furet Raoul Riesen ou Michel «Miguelito» Chevrolet côtoient les célébrités embaumées, les Calvin, Servet et autres statufiés des Bastions, interviewés dans l’imaginaire de la localière au hasard d’une ruelle ou des effluves d’un bistrot pittoresque.

«L’improbable Genève de Clémentine Pinson» est le premier roman de Sandra Mamboury. On souhaite que celle-ci poursuive sur sa lancée. En mettant en scène cette fois des avocats? Dans son livre, l’auteur utilise un style piquant mais jamais méchant, toujours drôle en tout cas, pour astiquer le fonctionnement des médias. Récurrente est la focalisation bienvenue sur le réd’ en chef du «Gniolu», étrange autocrate dont l’injonction préférée, l’angle, confine à l’obsession. Heureusement pour l’héroïne, «Dieu» aime la bonne bouffe. En mission commandée, Mlle Pinson ne se plaint pas trop des choix dictatoriaux qui lui imposent des repas en compagnie d’un gastronome émérite. En si bonne compagnie, ses équipées ne manquent pas de sel.

«L’improbable Genève de Clémentine Pinson», par Sandra Mamboury, Slatkine 2013.

 

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