Portraits du paysage – 25.04.2016

Les médias étudiants dans la cour des grands

Logos COMER

J’ai présenté la semaine dernière un événement organisé à l’Unil par le Collectif des médias estudiantins romands, le COMER.

Ce collectif a été créé à la fin de l’année 2014. Il regroupe des médias en tout genre (presse, web, radio) de trois universités : Genève, Fribourg et Lausanne. J’étais à ce moment-là rédactrice ponctuelle pour L’auditoire, le journal des étudiants de l‘Unil, et je me rappelle que ce nouveau projet avait suscité beaucoup d’enthousiasme parmi les membres de la rédaction.

Un tel regroupement apparaît dans bien des cas comme une bonne idée. Il n’est par ailleurs pas sans faire penser à ce qui se passe avec des médias de plus grande taille. C’est la fameuse fusion au sein de groupes de presse, bien que le but ici ne soit pas d’abord celui d’un partage de contenu ou des économies d’échelle. Sur le site du COMER, des articles sont néanmoins partagés, publiés par les titres membres.

Selon des membres des comités, le but d’un tel collectif est avant tout d’échanger et de découvrir ce qui se fait dans le campus d’à côté. Le collectif doit aussi offrir davantage de visibilité et renforcer la formation dans le domaine journalistique. « Le COMER nous a permis de constater la richesse des formats et la diversité des approches du journalisme estudiantin », constate Florian Mottier, rédacteur en chef de Spectrum à Fribourg et membre du COMER.

Le milieu est effectivement riche de diversité, actif et relativement productif. Il est une sorte de microcosme dans lequel on retrouve les mêmes différences, les mêmes dynamiques que (ce que je surnomme avec respect et affection pour les médias étudiants) la « cour des grands ». Certains médias publient plus que d’autres, les ressources pour chacun d’entre eux sont différentes. Certains titres sont rattachés à des facultés particulières, d’autres sont plus anciens, etc.

Après un an et demi d’existence, le collectif se maintient, mais les projets concrètement réalisés sont peu nombreux. Alors oui, il y a les réunions chaque deux mois. Il y a aussi le site, les comptes Facebook et Twitter. Mais la journée du 16 avril dernier constituait en fait le premier événement rassemblant tous les membres, leurs rédactrices et rédacteurs, des intervenantes et intervenants de l’extérieur et le grand public.

On sent donc que ce genre de réalisations sont laborieuses et chronophages. « La mise en place a pris un certain temps », confie Thibaud Ducret, co-rédacteur en chef de L’auditoire. Pour lui, la journée organisée à Dorigny était une « phase test : les vrais changements sont sans doute à venir ».

Une telle inertie existe probablement dans beaucoup de collectifs. A la base, une impulsion. Souvent juste et pleine de promesses. Mais arrive ensuite l’essoufflement et il est difficile de repartir.

En analysant sa position dans le paysage médiatique, l’expérience du COMER montre à mon avis deux choses. D’abord, que les médias étudiants marchent beaucoup par identification et par proximité. Les sujets traités ne concernent évidemment pas que du « microlocal », mais leurs publics restent très ciblés et se reconnaissent dans ces médias.

Il est donc difficile, et c’est là le second constat, de transposer ces médias géographiquement. Et ce aussi parce qu’ils se fondent dans un paysage particulièrement dense de titres proportionnellement au bassin de population romand.

Quel que soit l’avenir du collectif, on aura au moins compris la difficulté de trouver la bonne mesure, la bonne échelle pour se placer dans un champ médiatique en mouvements constants.

 

 

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