Mazette!, c’est fini  

Le 13^e et dernier numéro de «Mazette!» sort cette semaine. Le Magazine d’information pour les 8-12 ans lancé en avril 2016 et alors inédit en Suisse romande, aura tenu deux ans. Retour et bilan sur l’aventure avec Marie Bertholet (rédactrice en cheffe).

EDITO: Comment informe-t-on les 8-12 ans?

Marie Bertholet: Nous avons pris le parti de répondre à leurs questions sans tabou, en abordant la mort, la sexualité. Mais je n’ai pas la recette miracle. L’idée de Mazette!, c’était d’essayer de prendre du recul par rapport à l’actualité, car les enfants sont bombardés par des images sans filtre. Nous avons aussi abordé des sujets sérieux comme la Syrie ou le terrorisme. C’est important de sensibiliser les jeunes aux médias, de leur amener un regard critique par rapport aux informations et aux images qui viennent de tellement de canaux différents. Des démarches comme la semaine des médias à l’école vont dans ce sens.

«Mazette! répondait

quand même à un besoin»

 

EDITO: Quel est le bilan de ces deux ans ?

Marie Bertholet: Nous n’avons aucun regret d’avoir lancé ce projet, car il y avait un manque au niveau romand en termes de presse d’actualité pour les enfants, selon nous. En France, c’est bien développé, mais ici à part des pages «enfants» dans certains journaux comme Le Matin Dimanche, il n’y a pas de magazine d’information spécifique pour les enfants.
C’était intéressant de d’adresser aux enfants, de traiter plusieurs sujets et de répondre à leurs questions. Mais c’était aussi un vrai challenge, car parfois les questions étaient pointues. Nous étions tous bénévoles, nos moyens étaient donc limités. La plateforme «wemakeit» nous a permis de lancer le magazine, puis nous avons encore reçus quelques fonds. Nous dépendions des abonnés (environ 500 au total), car nous avons fait le choix de ne pas avoir de publicité pour protéger les enfants qui sont déjà bien exposés aux pubs. Mais le manque de temps et de moyens ne nous ont pas permis de continuer l’aventure…

EDITO: Les 8-12 ans lisent-ils vraiment les journaux ? C’était un pari audacieux de leur proposer un magazine papier…

Marie Bertholet: Oui, c’était audacieux… Mais on a eu des bons retours de la part des enfants aussi. Personnellement, j’ai le souvenir petite d’être abonnée à certains magazines et de les recevoir à la maison. Je ne suis pas sûre que les enfants ne lisent plus sur papier. Mazette! répondait quand même à un besoin et c’est aussi sympa pour les parents de savoir que leurs enfants ne passent pas ce temps devant leurs écrans.