Actuel – 11.02.2016

Menace économique sur les médias en ligne

[à lire] Dans une chronique parue dans son dernier numéro, La Cité met en lumière les blocages de publicités, qui inquiètent les médias en quête de revenus sur le web. Par Loïc Delacour.

«Au feu! Les internautes et mobinautes sont de plus en plus nombreux à rejeter les annonces publicitaires.» Dans l’édition de février du journal La Cité, le directeur de la publication Fabio Lo Verso énumère des chiffres «angoissants» pour les médias: selon une étude du Global Web Index, 37% des utilisateurs sondés dans 34 pays affirment avoir bloqué les publicités sur leur smartphone à l’aide d’un outil spécifique. Et 42% de ces mêmes consommateurs envisagent de le faire bientôt.

Conséquence: cette libération pour le lecteur est un «drame pour les éditeurs», selon une analyse empruntée à L’Hebdo. Mais la Suisse romande serait encore épargnée. «Le site du journal Le Temps voit environ 10% de son chiffre d’affaires publicitaire s’envoler du fait des bloqueurs de pubs», explique Marianna Di Rocco, responsable du marché publicitaire francophone chez Ringier. Le type de lectorat, pas toujours au fait des dernières innovations technologiques, y serait pour quelque chose.

Quoiqu’il en soit, le nombre de bloqueurs de pub est en augmentation. Et le fait que pareille action soit dorénavant possible sur iPhone n’arrange rien. L’expert Frédéric Filloux annonce d’ailleurs une «Grande Déflation Publicitaire». Les journaux en ligne se finançant presque exclusivement par les pubs vont-ils disparaître les uns après les autres? Pour Fabio Lo Verso, cela dépend aussi de la capacité des médias en ligne à ne pas surcharger leurs pages d’annonces en tout genre.

Signalons, toutefois, que les éditeurs tentent dorénavant une nouvelle parade contre les «ad-blockers»: celle de refuser l’accès à leurs sites lorsque de tels outils sont installés sur le navigateur de l’internaute. C’est le cas par exemple d’Axel Springer et de son tabloïd Bild (voir photo ci-dessus). Face à ce mouvement, les créateurs de logiciels anti-pub réagissent et projettent de créer un comité indépendant qui définirait les «pubs acceptables», soit celles qui ne seraient plus filtrées automatiquement.

Finalement, que cela soit les lecteurs, les entreprises de média ou les fournisseurs de logiciels, tous ont intérêt à ce que les publicités soient supportables lors de la lecture d’articles en ligne.

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