Portraits du paysage – 14.02.2016

Pas de panique, vous écoutez La Fabrik

« C’est l’histoire d’un mec…C’est l’histoire d’une fabrique…C’est l’histoire d’un mec qui fabrique une Fabrik…». Que serait une radio sans ses jingles ? La Fabrik semble l’avoir bien compris et annonce directement la couleur pour qui se met à l’écouter. Les médias participatifs ont la cote, de nos jours. Si les projets qui bourgeonnent sur ce modèle le sont pour beaucoup en presse traditionnelle ou via des articles en ligne, La Fabrik a voulu tenter l’expérience en radio. Son concept ? Donner la parole à ceux qui ne l’ont pas d’habitude en permettant à tout un chacun de mettre sur pied son émission. Après avoir créé une association basée à Lancy, le comité a concocté une formation pour les bénévoles intéressés à s’engager. C’est au rez-de-chaussée d’un immeuble que l’équipe a installé son studio. L’accès y est gratuit, à la base. Mais les contributions, sous forme de cotisations sont les bienvenues. Le reste du financement émane d’investissements privés. Des projets de partenariats et de sponsoring sont également en cours.

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Yannick Richter, membre du comité responsable du Marketing et de la Communication

Le participatif, un vrai défi. Beaucoup de projets de « journalisme citoyen » ont été imaginé dans plusieurs pays d’Europe. Avec bien souvent de la peine à durer. Donner la parole, c’est bien mais mobiliser les bénévoles sur le long terme, ce n’est jamais gagné. Mais pour Yannick Richter, membre fondateur du comité, la radio a quelque chose d’accrocheur. « Les nouveaux arrivants se prennent donc facilement et rapidement au jeu. Beaucoup d’entre eux ne connaissaient pas du tout ce média. Ils ont découvert que ça leur plaisait, et que la structure avait (presque) tout d’une radio pro. »

Après des cours de pose de voix, d’initiation à l’interview et quelques heures pour toucher à la technique, chacun peut parler d’un sujet qui lui tient à cœur. Et de chaque côté du poste, le projet convainc. Présente sur  le DAB+ et en streaming, La Fabrik ne cesse de voir monter ses audiences et son cercle de bénévoles capables de proposer leur propre émission. 26 d’entre eux ont été formés l’an dernier. Et la radio prévoit de s’étendre. Ce sera d’abord Lausanne. Puis éventuellement dans le reste de la Suisse romande.

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Cela a commencé avec beaucoup de programmes culturels. La chaîne cherche désormais à se diversifier. Elle propose des sets de DJs toutes les semaines. Ou encore des chroniques très diverses, qui parlent d’horticulture ou de poésie. Elle peut compter sur l’appui de journalistes professionnels, qui sont de plus en plus nombreux à s’impliquer dans la formation, voire à imaginer leurs propres programmes. La radio diffuse aujourd’hui une vingtaine d’émissions par semaine (certaines à un rythme bimensuel) et de la musique en continu. La Fabrik peut aussi sortir de sa banlieue genevoise pour se rendre dans des manifestations depuis lesquelles elle propose des directs.

Un exemple intéressant d’adaptation à la fois aux nouvelles habitudes de consommation des médias et à l’évolution technologique. La Fabrik n’a jamais connu la FM. Mais elle reste pourtant une radio et revendique cela comme un élément essentiel de son identité. Reste à soumettre le modèle participatif à l’épreuve du temps. Comme beaucoup de nouveaux médias numériques, elle se cherche encore un modèle d’affaires. Mais aussi un modèle tout court. Faut-il proposer des rendez-vous d’actualité ? Monter une équipe de professionnels ?

La Fabrik semble avoir actuellement atteint cette taille critique si compliquée à gérer. Le lancement prochain de l’antenne lausannoise devrait permettre d’éclairer cette radio participative à faire les bons choix pour l’avenir.IMG_3686

Ecoutez La Fabrik ici!

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