Clics et claques – 22.02.2018

On a les émeutes qu’on peut

Il aura suffi de quelques vidéos mal filmées postées sur les réseaux sociaux pour que les médias français s’emparent de l’info du siècle: une promotion sur les pots de 950 grammes de Nutella à 4,70 euros, soldés à 1,41, a provoqué tensions et bousculades dans plusieurs Intermarchés le 26 janvier.

Rien de moins que des «émeutes». Et sans guillemets, ont affirmé, à de rares exceptions, nos confrères qui ont excellé dans la surenchère. Un traitement journalistique qui laisse un goût d’autant plus amer qu’il a été suivi pendant près d’une semaine de tartines d’analyses fumeuses des plus indigestes.

Cinq jours plus tard, nouvelles «émeutes» suite à une promotion sur des couches Pampers. Dommage que les dictionnaires ne soient pas eux aussi en solde: une émeute désigne un soulèvement populaire, une explosion de violence. Synonyme: insurrection, sédition, soulèvement, indique Le Larousse.

Jamais depuis 2005, lorsque les banlieues françaises se sont enflammées pendant trois semaines, conduisant le gouvernement à décréter l’état d’urgence, la presse n’avait autant parlé d’émeutes. En 2018, on a les émeutes qu’on peut… Et les médias qu’on mérite?

Votre commentaire

Veuillez remplir tous les champs.
Votre adresse e-mail n'est pas publiée.

* = obligatoire

Code de vérification *