L’année dernière, plus de 100 journalistes ont été tués dans le monde. Et les risques sont «très élevés» en 2016. Par Loïc Delacour
Le bilan est lourd: Reporters Sans Frontières (RSF) annonce 110 professionnels des médias tués en 2015. La Presse Emblème Campagne (PEC) en dénombre pour sa part 135 (dont le Syrien Naji Jerf – photo ci-jointe – abattu en décembre à Gaziantep) alors que le Committee to Protect Journalists (CPJ) évoque le chiffre de 69. Les estimations diffèrent car il n’est pas toujours possible de connaître la raison exacte du décès. Ainsi, RSF précise être en mesure d’affirmer de manière formelle que 67 journalistes ont été tués en raison de leur profession ou dans l’exercice de leur mission, les autres cas faisant objet de suspicions.
Le total de 135 évoqué par la PEC ne représente que trois morts de moins qu’en 2014. Cette ONG basée à Genève ajoute que les deux dernières semaines de l’année ont été particulièrement sanglantes, cinq personnes ayant trouvé la mort. La Syrie est le pays le plus concerné (13 selon PEC, 10 selon RSF). Suivent ensuite l’Irak (10, 11) et le Mexique (10, 8). À noter la quatrième place de la France (9, 8) qui doit ce funeste classement à l’attentat contre Charlie Hebdo, il y a presque un an, jour pour jour.
La PEC a commencé ce décompte il y a 10 ans. Selon ses chiffres, les quatre dernières années ont été les plus meurtrières. La situation ne devrait malheureusement pas s’améliorer : «Les risques pour la sécurité des journalistes restent très élevés en 2016. Comme le montre la tentative d’assassinat à Mogadiscio le 29 décembre contre Omar Faruk Osman, secrétaire général de l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), cofondateur de la PEC en 2004, les attaques terroristes contre les travailleurs des médias augmentent», affirme le secrétaire général de la PEC Blaise Lempen.
Source: www.pressemblem.ch
L’organisation craint que le terrorisme et la lutte anti-terrorisme entrainent la mort, la blessure, l’enlèvement ou encore le harcèlement de nombreux journalistes en 2016. Il exhorte les Nations Unies «à mettre en oeuvre des mécanismes plus efficaces d’enquête et de poursuites afin de combattre l’impunité».
Reporters Sans Frontières va dans le même sens et exige la nomination immédiate d’un représentant spécial pour la protection des journalistes auprès du secrétaire général des Nations Unies.
Liens:
Rapport de Reporters Sans Frontières
Rapport de la Presse Emblème Campagne
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